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taire, et de deux autres mandarins nommés Quan-lao-ya et Hou-lao-ya. Le dernier était secrétaire du conseil, quoique, étant étranger, il n’entendît point la langue chinoise. Ces députés venaient de la part de sa majesté impériale et de son conseil pour s’informer de la santé des ambassadeurs, du nombre des gens de leur suite, de la qualité de leurs présens, de la personne qui les envoyait, et du lieu d’où ils étaient venus.

Comme il restait quelques préjugés contre les Hollandais sur la qualité de pirates que les Portugais leur avaient attribuée, et que, ne pouvant les croire établis dans le continent, les députés chinois les soupçonnaient de n’habiter que la mer ou les îles, ils les prièrent de leur faire voir la carte de leur pays. Les ambassadeurs ne firent pas difficulté de la montrer ; les députés la prirent pour la faire voir à l’empereur. Il restait un autre embarras sur la nature du gouvernement hollandais, parce que les Chinois, n’en connaissant pas d’autre que le monarchique, avaient peine à se former une juste idée de l’état républicain. Les ambassadeurs se crurent obligés d’employer le nom du prince d’Orange, et de feindre que les présens venaient de sa part. Alors les Chinois leur firent plusieurs questions sur la personne de ce prince, et leur demandèrent s’ils étaient de ses parens, parce que l’usage de la Chine n’admet point d’ambassadeurs étrangers à l’audience de l’empereur, s’ils n’appartiennent par le sang au