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port. « Mais, reprirent les mandarins, avez-vous pouvoir de modérer la rigueur de votre bulle ? et le bref de sa sainteté en fait-il quelque mention ? » Le légat répondit : « Non, je n’ai pas ce pouvoir ; il ne peut même être accordé à personne : mais j’ai supplié l’empereur, et je le supplie encore d’ouvrir le bref de notre saint-père, dans la persuasion où je suis qu’il ne peut être qu’agréable à sa majesté impériale. D’ailleurs j’ai le pouvoir d’accorder certaines choses qui ne sont point incompatibles avec la religion chrétienne ; mais si l’empereur est résolu de ne point recevoir le bref, que sa majesté souffre du moins qu’il soit ouvert par ses ministres, et qu’elle m’accorde des interprètes. » Les mandarins se retirèrent.

Le lendemain au matin, Mezza-Barba fut averti que l’empereur l’avait fait appeler. S’étant disposé aussitôt à partir, il fut conduit dans un grand couvent de bonzes, où il trouva Chan-Chang, un des quatre mandarins, avec le père Louis Fan. Ce jésuite lui dit qu’il n’obtiendrait point encore l’honneur de voir sa majesté, mais qu’on lui donnerait une maison près du palais, afin que ses ministres eussent plus de facilité à traiter avec lui. Les mandarins étant entrés aussitôt, Fan continua de leur servir d’interprète, et reçut d’eux des marques de distinction qu’ils n’accordaient point au légat.

Cette conférence, n’eut point d’autre sujet