Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent, trois ou quatre jours suffisent pour gagner la mer de Corée, et qu’au bout de quatre ou cinq jours on arrive facilement au Japon.

À une demi-lieue de Pékin, Ides passa par un grand nombre de maisons de plaisance, ou de châteaux magnifiques, qui appartiennent aux mandarins et aux habitans de la capitale. Les deux côtés du chemin en étaient bordés, avec un large canal devant chaque maison, et un petit pont de pierre pour le traverser. La plupart des jardins offraient des cabinets fort agréables. Les murs étaient de pierre avec des portes ornées de sculptures, qui étaient ouvertes apparemment en faveur des Moscovites. Les grandes allées étaient plantées de cyprès et de cédres. Enfin cette route parut délicieuse à Ides, et ne cessa qu’à l’entrée de la ville. Il observa que, depuis la grande muraille jusqu’à Pékin, on rencontre à chaque demi-mille des tours de garde, avec cinq ou six soldats qui tiennent jour et nuit l’enseigne impériale déployée. Ces tours servent à donner avis de l’approche des ennemis du côté de l’est, par des feux qu’on allume au sommet ; ce qui s’exécute avec tant de diligence, qu’en peu d’heures la nouvelle est portée jusqu’à Pékin.

Le pays est plat et favorable à l’agriculture ; il produit du riz, de l’orge, du millet, du froment, de l’avoine, des pois, des féves, mais il ne porte point de seigle. Les chemins sont fort larges, droits, et bien entretenus,