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et qui finissent lorsqu’il se couche, pour, recommencer ainsi successivement. Les gardes font des patrouilles dans leur quartier. Ils doivent examiner s’il y a de la lumière dans quelque maison, ou s’il arrive à quelqu’un d’en sortir après le temps marqué pour la retraite de la nuit. Dans les incendies, la garde des ponts se rassemble de divers endroits pour mettre les meubles et les marchandises en sûreté, soit dans les barques ou dans les îles du lac, ou dans les tours dont on a parlé. Il n’est permis alors de sortir qu’à ceux dont les maisons sont en danger. »

Marc-Pol vit l’état du revenu de Quin-Sai, et le rôle des habitans tel qu’il fut dressé pendant le séjour qu’il fit en cette ville. On y comptait cent soixante tomans de feux ou de maisons ; chaque toman de dix mille : ce qui faisait seize cent mille familles. Il n’y avait dans ce nombre qu’une seule église nestorienne. Chaque maître de maison était obligé d’avoir en écrit sur sa porte les noms des personnes de l’un et de l’autre sexe, dont la famille était composée, et le nombre même de ses chevaux. Il devait marquer les accroissemens et les diminutions. Cet ordre s’observait dans toutes les villes du Katay. De même les maîtres d’hôtellerie étaient obligés d’écrire les noms de leurs hôtes, et le temps de leur départ, sur un livre qu’ils devaient envoyer chaque jour aux magistrats qui résidaient aux coins des marchés publics. Les pauvres, qui n’ont pas le pouvoir