Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est environné d’une forêt d’antiques cyprès plantés en quinconce.

On trouve dans les montagnes qui entourent Tai-tong-fou, cinquième ville de cette province, une sorte de pierre rouge qui s’amollit dans l’eau jusqu’à pouvoir servir, comme la cire, à recevoir l’empreinte des cachets. Au nombre des pierres que l’on trouve en d’autres endroits, il y a du jaspe de toutes sortes de couleur, particulièrement de l’espèce que les Chinois nomment yu-ché, qui est transparente et blanche comme l’agate. On l’emploie à faire des cachets. La situation de Tai-tong-fou au milieu des montagnes, dans un endroit voisin de la grande muraille et exposé aux incursions des Tartares, rend cette ville fort importante : aussi est-elle très-bien fortifiée, suivant la manière chinoise, et y entretient-on une grosse garnison.

Le Chen-si, dixième province, située au nord-ouest de la Chine, est séparé de la Tartarie par la grande muraille. Elle produit peu de riz ; mais le millet, le blé et les autres grains y croissent en abondance, et si vite, que pendant l’hiver on les laisse brouter aux bestiaux ; ce qui ne sert qu’à rendre la moisson plus riche : cependant elle est sujette aux ravages des sauterelles, qui enlèvent souvent l’espérance des laboureurs. On tire de cette province beaucoup de rhubarbe, de miel, de cire, de musc, de bois de senteur qui ressemble au sandal, de cinabre et de houille, dont les mi-