Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Chinois affectent aussi beaucoup de pompe dans leurs réjouissances publiques, surtout dans deux fêtes qui se célèbrent avec une dépense extraordinaire. La première est celle du commencement de leur année, et l’autre, celle des lanternes. Par le commencement de l’année ils entendent la fin de la douzième lune, et environ vingt jours de la première lune de l’année suivante ; c’est proprement le temps de leurs vacances. Alors cessent toutes sortes d’affaires ; on se fait des présens, toutes les postes sont arrêtées, et les tribunaux fermés dans tout l’empire. Cette fête porte le nom de clôture des sceaux, parce que les petits coffres où l’on renferme les sceaux de chaque tribunal sont alors fermés avec beaucoup de cérémonie. Ces vacances durent un mois entier ; c’est un temps de grande réjouissance, surtout les derniers jours de l’année qui expire, qu’on célèbre avec beaucoup de solennité. Les mandarins inférieurs rendent des devoirs à leurs supérieurs, les enfans à leur père, les domestiques à leurs maîtres, etc. C’est ce qui s’appelle en langue chinoise congédier l’année. Le soir toute la famille s’assemble, et on fait un grand festin.

Dans quelques cantons les personnes d’une même famille ne recevraient point un étranger, pas même un de leurs plus proches parens, de crainte qu’au moment où commence la nouvelle année, il n’enlève tout le bonheur qu’elle peut apporter à la maison, et qu’il ne