Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/332

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cupe ainsi de son travail sans ressentir le moindre froid, et sans être obligée de recourir aux pelisses. Les gens du commun préparent leurs alimens, et font chauffer leur vin ou leur thé à l’ouverture du fourneau. Ces alcôves et ces lits sont assez grands dans les hôtelleries pour que plusieurs voyageurs y trouvent leur place.

L’attention du gouvernement chinois, comme celle des anciens Romains, s’étend aux grands chemins de l’empire, et ne néglige rien pour les rendre sûrs, beaux et commodes. Une infinité d’hommes sont continuellement employés à les rendre unis, et souvent à les paver, surtout dans les provinces méridionales, où les chevaux et les chariots ne sont point en usage. Ces chemins sont ordinairement fort larges, et si bien sablés, qu’ils se sèchent aussitôt qu’il a cessé de pleuvoir. Les Chinois ont ouvert des chemins par-dessus les plus hautes montagnes, en coupant les rochers, en aplanissant les sommets et comblant de profondes vallées. Dans quelques provinces, les grands chemins sont autant de grandes allées bordées d’arbres fort hauts, et quelquefois de murs de sept où huit pieds d’élévation pour empêcher les voyageurs de passer à cheval dans les terres. Ces murailles ont des ouvertures qui répondent aux chemins de traverse, et qui aboutissent de toutes parts à de gros villages.

Sur ces routes on trouve, à certaines distances, des lieux de repos pour ceux qui voya-