Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/334

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c’est-à-dire à chaque demi-lieue, une grande et une petite, alternativement, avec une escouade de soldats continuellement en faction pour observer ce qui se passe aux environs, et prévenir tout désordre. On les répare soigneusement lorsqu’elles tombent en ruine ; et si le nombre des soldats n’est pas suffisant, les habitans des villages sont obligés d’y suppléer.

Outre les chemins de terre, la Chine est remplie de commodités pour les voyages et les transports par eau. Les rivières navigables et les canaux y sont en fort grand nombre. On trouve le long des rivières un sentier commode pour les gens de pied, et les canaux sont bordés d’un quai de pierre. Dans les cantons humides et marécageux, on a construit de longues chaussées pour la commodité des voyageurs et de ceux qui tirent les barques. Il y a peu de provinces qui n’aient pas une grande rivière, ou un large canal qui sert de grand chemin ; et la rive est souvent bordée, à la hauteur de dix ou douze pieds, de belles pierres de taille qu’on prendrait en quelques endroits pour du marbre gris, ou couleur d’ardoise. Ces bordures ayant quelquefois vingt ou vingt-cinq pieds de haut, on a besoin de quantité de machines pour élever l’eau et la faire entrer dans les terres.

D’espace en espace, les grands canaux sont couverts de ponts à trois, cinq ou sept arches. Celle du milieu a quelquefois trente-six et même