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pour les plus grandes barques. Le nombre en est fort grand dans toutes les parties de la Chine. L’empereur n’épargne point la dépense pour exécuter ces travaux, qui servent à la commodité du public.

Plusieurs de ces ponts sont d’une structure très-belle. Celui de Lou-ko-kyao, bâti sur le Hoen-ho, ou la rivière bourbeuse, à deux lieues et demie à l’ouest, était un des plus beaux qu’on eût jamais vus, avant qu’il eût été ruiné en partie par une inondation, au mois d’août 1688. Il avait subsisté deux mille ans, suivant le témoignage des Chinois, sans avoir souffert la moindre dégradation. Il était tout de marbre blanc bien travaillé, et d’une très-belle architecture. Des deux côtés régnaient soixante-dix colonnes à la distance d’un pas l’un de l’autre, séparées par des panneaux de beau marbre où l’on voyait des fleurs, des feuillages, des figures d’oiseaux et de plusieurs sortes d’animaux fort délicatement ciselées ; l’entrée du côté de l’ouest offrait deux lions d’une taille extraordinaire sur des piédestaux de marbre, avec plusieurs lionceaux en pierre, les uns montant sur le dos des lions, d’autres en descendant, et d’autres se glissant entre leurs jambes ; le bout du côté de l’ouest était orné de deux figures d’enfans, travaillées avec le même art, et placées aussi sur des piédestaux.

Mais la Chine a peu de ponts qui puissent être comparés à celui de Fou-tcheou-fou, ca-