Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ni ronces ni buissons : on ne les voit jamais dans les bois. Ils sont d’une timidité extrême ; et lorsqu’ils aperçoivent un homme, ils ne cessent de courir qu’après l’avoir perdu de vue : ils courent sur une ligne droite et toujours à la file, sans qu’on en voie jamais deux de front.

Écoutons le P. Gerbillon, dans son second voyage, racontant ses entretiens et ses travaux mathématiques avec l’empereur, et décrivant les cérémonies du premier jour de l’année chinoise au palais impérial.

« Le premier jour de l’année 1690, nous nous rendîmes dès le matin au palais pour demander, suivant l’usage, des nouvelles de la santé de l’empereur, qui nous fit donner du thé dont il use lui-même.

» Le 10, un des gentilshommes de la chambre impériale vint nous avertir de la part de sa majesté de nous rendre le lendemain au palais, pour lui expliquer l’usage des instrumens de mathématiques que nos pères lui avaient présentés en divers temps, ou qu’ils lui avaient fait faire à l’imitation de ceux de l’Europe. Le messager ajouta que l’intention de sa majesté était que je parlasse en tartare, et que, lorsque je ne pourrais m’expliquer bien, en cette langue, le P. Péreyra parlât en Chinois. On nous permettait aussi d’amener un des trois autres pères. Nous obéîmes le 15 à cet ordre. Nous fûmes introduits dans un des appartemens de l’empereur, nommé Yang-sin-tien, où tra-