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de la chambre de l’empereur ; il était alors gouverneur de quelques-uns de ses enfans ; après avoir subi le châtiment qui lui était imposé, il ne laissa pas de reprendre son poste auprès des enfans de sa majesté. On doit observer que parmi les Tartares, qui sont tous esclaves de leur empereur, ces punitions n’entraînent aucun déshonneur. Il arrive quelquefois aux premiers mandarins de recevoir des soufflets et des coups de pied ou de fouet, aux yeux même de l’empereur, sans être dépouillés de leurs emplois. Les Tartares ne se reprochent point entre eux ces humiliantes disgrâces, et les oublient bientôt, pourvu qu’ils conservent leurs dignités et leurs charges.

» Le 28 février de l’année suivante, premier jour de la seconde lune chinoise, il y eut une éclipse de soleil de plus de quatre doigts. Étant au palais, je ne pus l’observer exactement ; je préparai les instrumens nécessaires pour donner à l’empereur la satisfaction de la voir lui-même. Il fit cette expérience avec les grands de sa cour, auxquels il prit plaisir à donner des preuves du fruit qu’il avait tiré de ses études.

» Le tribunal des mathématiques, après avoir observé cette éclipse, consulta le livre qui se nomme Chen-chou, où est marqué ce qu’il faut faire, ce qui doit arriver, et ce qui est à craindre à l’occasion des éclipses, des comètes et des autres phénomènes célestes. Il trouva dans ce livre que les circonstances présentes faisaient