Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bunal des mathématiques, sa majesté nous marqua beaucoup de mépris pour ceux qui croyaient superstitieusement qu’il y a de bons et de mauvais jours, et des heures plus ou moins fortunées : elle était convaincue, nous dit-elle, non-seulement que ces superstitions étaient fausses et vaines, mais encore qu’elles étaient préjudiciables au bien de l’état, lorsque cette manie gagne jusqu’à ceux qui le gouvernent, puisqu’il en avait coûté la vie à plusieurs innocens, entre autres à quelques chrétiens du tribunal des mathématiques, auxquels on avait fait leur procès, comme au père Adam-Schaal, et qui avaient été condamnés à mort pour n’avoir pas choisi à propos l’heure d’un enterrement : « Que le peuple et les grands mêmes, continua l’empereur, ajoutent foi à ces superstitions, c’est une erreur qui n’a pas de suite ; mais que le souverain d’un empire s’y laisse tromper, c’est une source de maux terribles. Je suis si persuadé, ajouta t-il, de la fausseté de toutes ces imaginations, que je n’y ai pas le moindre égard. » Il plaisanta même sur l’opinion des Chinois qui font présider toutes les constellations à l’empire de la Chine, sans vouloir qu’elles se mêlent jamais des autres régions. « Souvent, nous dit-il, j’ai représenté à ceux qui m’entretenaient de ces chimères qu’il fallait du moins laisser quelques étoiles aux royaumes voisins pour avoir soin d’eux. »

Nous ne tirerons du quatrième voyage de