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tire de la terre jaune commune par la même méthode que le pé-tun-tsé. Lorsqu’il est dans l’eau, il forme une sorte de colle aussi liquide que le pé-yeou. On les mêle ensemble, et ils doivent pour cela être également liquides. S’ils pénètrent bien dans la brique de pé-tun-tsé lorsqu’on la trempe dans ce mélange, ils sont propres à s’incorporer ensemble. On mêle aussi dans le tsi-kin du vernis ou de l’huile de chaux et des cendres de fougère, de la même consistance que le pé-yeou ; mais on mêle plus ou moins de ces deux vernis avec le tsi-kin, suivant que l’on veut qu’il soit plus foncé ou plus clair. C’est ce qu’on peut reconnaître par plusieurs essais. Par exemple, on mêle deux mesures de tsi-kin avec huit mesures de pe-yeou, et sur quatre mesures de ce mélange on met une mesure de vernis fait de chaux et de fougère.

On a découvert depuis peu d’années l’art de peindre avec du tsoui, qui est une couleur violette, et de dorer la porcelaine. On a tenté aussi d’appliquer un mélange de feuilles d’or avec du vernis de poudre de cailloux, de la même manière qu’on applique le rouge à l’huile ; mais le vernis tsi-kin a paru plus beau et plus éclatant. L’usage s’était introduit de dorer le dehors des tasses, et de laisser l’intérieur tout-à-fait blanc : ensuite on a changé cette méthode pour appliquer en deux ou trois endroits une pièce de papier mouillé, ronde ou carrée, qu’on retire après avoir donné le vernis. Alors on peint en rouge ou en bleu, et l’on ne man-