Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

couleur de vert de mer. Lorsqu’elle est cuite, on la jette dans un bouillon fort gras de quelques chapons et d’autres viandes ; ensuite, l’ayant remise au feu, on la laisse reposer l’espace d’un mois dans l’égout le plus bourbeux qu’on puisse trouver. Après cette opération, elle passe pour vieille de trois ou quatre cents ans, ou du moins pour avoir été faite sous la dynastie des Ming, pendant laquelle le goût de la cour était pour la porcelaine de cette épaisseur. Le faux kou-tong est si éloigné de ressembler au véritable, qu’il ne rend pas le moindre son lorsqu’il est frappé, même en l’approchant de l’oreille.

Si la porcelaine n’est pas si transparente que le verre, elle est moins sujette à se briser ; la bonne n’est pas moins sonore que le verre. Si le diamant coupe le verre, on s’en sert aussi pour raccommoder la porcelaine brisée, en y faisant, comme avec une aiguille, de petits trous par lesquels on fait passer un fil de laiton très-fin. À peine s’aperçoit-on qu’elle ait été cassée. Cet art forme une profession particulière dans l’empire de la Chine.

Les manufactures de papier sont si curieuses à la Chine, qu’elles ne méritent pas moins d’attention que la soie et la porcelaine. Dans les plus anciens temps de l’empire, les Chinois n’avaient point de papier ; ils écrivaient sur des planches et sur des tablettes de bambou : au lieu de plume ou de pinceau, ils se servaient d’un stylet ou d’un poinçon de fer. Ils écri-