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On peut conclure qu’à l’exception des princes de la famille régnante et des descendans de Confucius, il n’y a point d’autre noblesse à la Chine que celle du mérite, déclaré par l’empereur, et distingué par de justes récompenses. Tous ceux qui n’ont pas pris les degrés littéraires passent pour plébéiens.

Les Chinois lettrés ont été anoblis dans la seule vue d’encourager l’application à l’étude et le goût des sciences, dont les principales à la Chine sont l’histoire, la jurisprudence et la morale, comme celles qui ont le plus d’influence sur la paix et le bonheur de la société. On voit, dans toutes les parties de l’empire, des écoles et des salles ou des colléges où l’on prend comme en Europe les degrés de licencié, de maître-ès-arts et de docteur. C’est dans les deux dernières de ces trois classes qu’on choisit tous les magistrats et les officiers civils. Comme il n’y a point d’autre voie pour s’élever aux dignités, tout le monde se livre assidûment à l’étude, dans l’espérance d’obtenir les degrés, et de parvenir à la fortune. Les jeunes Chinois commencent leurs études dès l’âge de cinq ou six ans ; mais le nombre des lettres est si grand, que, pour faciliter l’instruction, le premier rudiment qu’on leur présente est une centaine de caractères qui expriment les choses les plus communes, telles que le soleil, la lune, l’homme, certaines plantes et certains animaux, une maison, les ustensiles les plus ordinaires, en leur faisant voir d’un autre côté les figures des