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ou cette pierre se trouve nommée dans une réflexion morale de l’empereur Vou-vang, qui vivait onze cent vingt ans avant l’ère chrétienne.

Sous les premiers empereurs de la dynastie des Tang, vers l’année 620 de l’ère chrétienne, le roi de Corée offrit à l’empereur de la Chine quelques bâtons d’une encre composée de noir de fumée. Ce noir venait de vieux bois de pin brûlé, et mêlé avec de la cendre de corne de cerf, pour lui donner de la consistance. Cette encre a tant de lustre, qu’on la croirait couverte d’un vernis. L’émulation des Chinois leur fit trouver, vers l’an 900, le moyen de la porter à sa perfection.

En 1070, ils en inventèrent une autre espèce qui se nomme you-mé, c’est-à-dire encre impériale, parce qu’elle est particulièrement à l’usage du palais. On la fait en brûlant de l’huile, dont on rassemble les vapeurs dans un vaisseau de cuivre concave, ensuite on y mêle un peu de musc, pour lui donner une odeur agréable.

Le père Coutancin, jésuite, apprit une recette d’un Chinois aussi éclairé qu’on peut l’être sur cette matière, dans un pays où les ouvriers cachent soigneusement les secrets de leur art. On met cinq ou six mèches allumées dans un vase plein d’huile, qu’on couvre d’un couvercle de fer en forme d’entonnoir, à la distance nécessaire pour recevoir la fumée. Lorsqu’il s’y en est assez rassemblé, on lève le couvercle, et avec une plume d’oie on en balaie doucement le fond, et l’on fait tomber