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Il y a plus de quatre mille ans, si l’on s’en rapporte à leur histoire, qu’ils ont l’usage d’un cycle ou d’une révolution solaire, assez semblable aux olympiades grecques : ce cycle est composé de soixante ans, et leur sert de période ou d’âge pour régler leurs annales. Les années de ce cycle sont distinguées par les noms de leurs douze heures, diversement combinées avec dix autres termes de leur invention.

Ils divisent les semaines comme les Européens, suivant l’ordre des planètes, et leur assignent à chacune quatre constellations, comptant successivement les vingt-huit jours, sept par sept, pendant tout le cours de l’année.

Leur jour commence à minuit, comme le nôtre, et finit à minuit suivant ; mais sa division n’est qu’en douze heures, dont chacune est égale à deux des nôtres. Ils ne les comptent point par des nombres comme nous, mais par des noms particuliers et des figures : ils divisent aussi le jour naturel en cent parties, et chaque partie en cent minutes, de sorte que chaque jour contient dix mille minutes : cette division s’observe avec d’autant plus d’exactitude, que, dans l’opinion générale des Chinois, il y a des minutes heureuses, suivant la position du ciel et les divers aspects des planètes : ils croient l’heure de minuit fort heureuse, parce qu’ils la prennent pour le temps de la création ; ils sont persuadés aussi que la