Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/160

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sandal, ou de quelque autre bois odoriférant réduit en poudre, dont on fait une sorte de pâte, et qu’on forme dans des moules ; elles sont rondes par le bas, et diminuent en cercle à mesure qu’elles s’élèvent, jusqu’à ce qu’elles se terminent en pointe ; mais leur base a quelquefois la largeur de deux ou trois paumes, et même davantage : elles durent un, deux et trois jours, suivant leur grandeur ; on en fait pour les temples, qui brûlent vingt et trente jours. Toutes les pastilles de cette nature portent cinq marques qui servent à distinguer les cinq veilles de la nuit ; et cette manière de mesurer le temps est si juste, qu’elle ne cause jamais d’erreur considérable. Ceux qui veulent se lever à certaine heure suspendent un petit poids à la marque ; lorsque le feu y est parvenu, le poids tombe dans un bassin de cuivre placé au-dessous, et ne manque pas de les éveiller par le bruit.

L’astronomie a toujours été dans une si haute considération à la Chine, qu’elle a donné naissance au tribunal qui porte son nom, et qui n’a point d’autre occupation. Quoiqu’il soit un des plus considérables de l’empire, il est subordonné à celui des rites : tous les quarante-cinq jours, il est obligé d’offrir à l’empereur une carte qui représente l’état du ciel, avec les altérations de l’air, suivant la différence des saisons, les prédictions qui concernent les maladies, la sécheresse, la cherté des provisions, le vent, la pluie, la grêle, la neige, le tonnerre,