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le défaut d’ordre et quantité d’erreurs dans les calculs , Verbiest le trouva rempli de contradictions manifestes. C’était un mélange d’idées chinoises et arabes, de sorte qu’on pouvait le nommer indifféremment calendrier de la Chine ou d’Arabie. Le missionnaire ayant fait un recueil des fautes les plus grossières de chaque mois, par rapport au mouvement des planètes, les écrivit au bas d’un placet qu’il fit présenter à l’empereur. Aussitôt ce prince, comme s’il eût été question du salut de l’empire, convoqua l’assemblée générale de tous les princes, des mandarins de la première classe, et des principaux officiers de tous les ordres et de tous les tribunaux de l’empire. Il y envoya le placet du père Verbiest, afin que chacun pût donner son avis sur le parti qu’il convenait de prendre dans une si grande occasion. Les régens que l’empereur son père avait nommés avant sa mort lui étaient odieux depuis long-temps ; ils avaient condamné l’astronomie de l’Europe et protégé les astronomes chinois. L’empereur, de l’avis de quelques-uns de ses principaux confidens, voulait prendre cette occasion pour annuler tous les actes des régens ; et c’était dans cette vue qu’il avait donné toute la solennité possible à cette assemblée.

On y lut le placet du père Verbiest. Après de longues délibérations sur cette lecture, les seigneurs et les principaux membres du conseil déclarèrent unanimement que la correction du calendrier étant une affaire impor-