chinois du zèle qu’ils témoignaient pour la gloire de leur patrie, et les érigèrent en défenseurs de la grandeur de leurs ancêtres. Mais les principaux mandarins tartares embrassèrent l’avis opposé, et s’attachèrent à celui de l’empereur, qui était favorable au père Verbiest : les deux partis disputèrent avec une chaleur extrême ; enfin l’astronome Yang-quang-sien, qui avait gagné les ministres d’état, et qui se reposait sur leur protection, eut la hardiesse de tenir ce discours aux Tartares : « Si vous donnez l’avantage à Ferdinand, en recevant l’astronomie qu’il vous apporte de l’Europe, soyez sûrs que l’empire des Tartares ne sera pas de longue durée à la Chine. » Un discours si téméraire excita l’indignation des mandarins tartares ; ils en informèrent sur-le-champ l’empereur, qui ordonna que le coupable fût chargé de chaînes et conduite la prison publique.
Cet événement confirma le triomphe du père Verbiest ; il fut établi directeur du tribunal des mathématiques, avec ordre de réformer le calendrier et toute l’astronomie de la Chine. Pour commencer l’exercice de ses fonctions, il présenta un mémoire à l’empereur, dans lequel il expliqua la nécessité de retrancher du calendrier le mois intercalaire qui, suivant le calcul même des astronomes chinois, appartenait à l’année d’après. Les membres du conseil privé, auxquels ce mémoire