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famille des Song. C’est une collection de maximes et d’exemples, tant anciens que modernes, divisés en chapitres et en paragraphes. Elle traite particulièrement des écoles publiques, des honneurs dus aux parens, aux rois, aux magistrats et aux personnes âgées ; des devoirs du mari et de la femme ; de la manière de régler le cœur, les mouvemens du corps, la nourriture et l’habillement ; en un mot, le but de l’auteur est d’instruire la jeunesse et de réformer les manières. Duhalde donne un extrait des maximes que le compilateur a jointes aux principes des anciens livres.

La connaissance du langage et l’art de l’écriture font, comme on l’a déjà remarqué, une partie de l’érudition chinoise ; et la carrière des emplois étant ouverte à tout le monde, le dernier homme du peuple apprend à lire et à écrire.

La langue chinoise n’a aucune ressemblance avec les autres langues mortes ou vivantes. Toutes les autres ont un alphabet, composé d’un certain nombre de lettres, qui par leurs diverses combinaisons forment des syllabes et des mots ; au lieu que dans celle des Chinois il y a autant de caractères et de différentes figures que d’expressions et d’idées : ce qui en rend le nombre si grand, que Mahalhaens en compte cinquante-quatre mille quatre cent neuf, et d’autres jusqu’à quatre-vingt mille. Cependant leurs mots élémentaires, dont ils varient les combinaisons figurées, ne surpassent pas trois cent trente. Ce sont autant de monosyllabes