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reur descend avec les trois princes et les neuf présidens qu’il a choisis : plusieurs seigneurs portent les caisses où sont contenues les semences. Toute la cour garde un profond silence ; alors l’empereur prend la charrue, et trace plusieurs sillons en allant et venant. Les trois princes et les présidens labourent successivement après l’empereur. Après ce travail, qui se recommence en plusieurs endroits du champ, l’empereur sème les différentes sortes de grains. Le lendemain, les quarante vieux laboureurs et les quarante plus jeunes achèvent ce qui reste à labourer dans le même champ. Cette cérémonie se termine par des présens que l’empereur leur distribue : ils consistent en quatre pièces de toile de coton de couleur qu’on donne à chacun d’eux pour se faire des habits.

Le gouverneur de Pékin va souvent visiter ce champ, et le fait soigneusement cultiver. Il en examine tous les sillons pour découvrir s’il n’y croît pas quelque épi extraordinaire. Ce serait le plus favorable augure d’y trouver, par exemple, une tige qui portât treize épis : le gouverneur se hâterait d’en avertir la cour. En automne, il fait recueillir le grain dans des sacs jaunes, pour les renfermer dans un magasin construit exprès, et qui est distingué par le nom de magasin impérial. Ce grain se conserve pour les cérémonies les plus solennelles. L’empereur, dans les sacrifices qu’il fait au Tien ou au Chang-ti, en offre comme le fruit