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dins, ils font leurs provisions de cannes, etc. ; on ne les trouve jamais oisifs. Jamais les terres de la Chine ne demeurent en friche : elles produisent généralement trois moissons chaque année : la première, de riz ; la seconde, de vesce, qui se sème avant que le riz soit moissonné ; et la troisième, de féves ou de quelques autres grains. Les Chinois n’emploient guère leur terrain à des usages inutiles, tels que les jardins à fleurs ou les allées pour la promenade. Le plaisir particulier marche toujours après l’intérêt public.

Le principal objet du travail des laboureurs est la culture du riz. Lorsqu’il commence à grener, on mêle avec l’eéau dont la terre est arrosée de la chaux vive, que les Chinois croient propres non-seulement à tuer les insectes et à détruire les mauvaises herbes, mais encore à donner à la terre une chaleur qui contribue beaucoup à sa fécondité. Cette précaution rend les champs de riz si nets, que l’on y cherche quelquefois un brin d’herbe sans en pouvoir trouver.

On sème d’abord le riz sans ordre ; mais, lorsqu’il s’est élevé d’un pied ou d’un demi-pied, on l’arrache avec les racines pour le rassembler en petites gerbes qu’on plante sur diverses lignes en échiquier. Les épis se reposant ainsi les uns sur les autres, en ont plus de force pour résister aux vents. Mais avant cette plantation on travaille à rendre la terre égale et unie. Après lui avoir donné