sont des montagnes inaccessibles, qui ne font pas de ce côté-là une défense moins sûre ; le côté du nord est défendu par la grande muraille, qui est la plus faible de toutes les défenses.
On a vu plus haut que l’empereur entretient pour la garde du grand mur, pour celle des villes et des autres places fortifiées, sept cent soixante-dix mille hommes, et cinq cent soixante-cinq mille chevaux, tant pour remonter la cavalerie que pour l’usage des courriers qui servent à porter dans les provinces ses ordres et ceux des tribunaux. Si ce nombre a reçu quelque changement, c’est moins pour diminuer que pour s’accroître, car l’état ne fait jamais de réduction dans les troupes ; elles servent de gardes aux mandarins, aux gouverneurs, aux officiers, aux magistrats ; elles les accompagnent jusque dans leurs voyages ; elles veillent pour leur sûreté pendant la nuit, aux environs de leurs barques ou de leurs hôtelleries, et chaque fois que le mandarin s’arrête, elles sont relevées par d’autres gardes. Le soin que l’on a de bien armer ces troupes et de les habiller proprement leur donne la plus belle apparence du monde dans leurs marches et dans les revues ; mais elles ne sont pas comparables à celles de l’Europe pour la discipline et le courage. Non-seulement les Chinois sont naturellement efféminés ; les Tartares mêmes sont presque tombés dans la même mollesse ; mais le profond repos dont ils jouis-