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rence. « Il paraît assez, disent les gardes, que monsieur n’est pas marchand. » Il y a des douanes où l’on paie tant par pièce, et alors on s’en rapporte au livre du marchand. Dans d’autres, on paie tant pour tel poids ; ce qui est bientôt réglé. Le cang-ho[1] même de l’empereur n’exempte point des droits de la douane ; cependant, par respect pour l’empereur, on laisse passer ses courriers sans leur faire aucune demande. La douane de Pékin est ordinairement la plus exacte.

Les malles ou les ballots des grands officiers de la cour ne s’ouvrent jamais : elles portent pour marque un fong-tiao, qui est une bande de papier sur laquelle est écrit le temps de leur départ, avec le nom et la dignité du maître.

Les seules monnaies courantes de la Chine, pour les nécessités de la vie et pour la facilité du commerce, sont l’argent et le cuivre. L’or est sur le même pied que les pierres précieuses en Europe. Il s’achète comme les autres marchandises, et les Européens en tirent un profit d’autant plus considérable que, suivant le père Le Comte, sa proportion avec la livre d’argent est d’un à dix, au lieu qu’en Europe elle est d’un à quinze ; de sorte que l’on y gagne ordinairement un tiers.

L’argent chinois est fin, mais n’est pas tout du même titre. Comme on fixe en France la plus grande finesse de l’or à vingt-quatre

  1. Ordre pour voyager.