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fussent changés en papillons, et conserver leurs œufs, qu’on ferait éclore l’année d’après, et qui continueraient sans doute de produire sur les mêmes arbres. Ces vers, qui filent la soie dont on fabrique le kien-tcheou, se nourrissent aussi de jeunes feuilles de chêne. Peut-être les vers domestiques subsisteraient-ils avec la même nourriture.

À l’égard des vrais mûriers, les feuilles de ceux dont le fruit paraît avant qu’elles se développent, passent pour malsaines. Les jeunes plants dont l’écorce est ridée, doivent être rejetés, parce qu’ils ne produisent que des feuilles petites et minces ; mais ceux qui ont l’écorce blanche, peu de nœuds et de gros bourgeons, produisent de grandes feuilles qui forment une excellente nourriture pour les vers. De tous ces arbres, les meilleurs sont ceux qui donnent le moins de fruits ; l’abondance des fruits divise la séve.

Les jeunes arbres qu’on a trop dépouillés de leurs feuilles pendant les trois premières années deviennent faibles et peu utiles. Ceux qu’on n’émonde pas soigneusement ne réussissent pas mieux. Dans leur cinquième année, ils commencent à perdre leur vigueur. Le remède est de découvrir les racines vers le printemps, de couper les plus entortillés, de les recouvrir d’une terre préparée, et de les arroser soigneusement. Lorsqu’un arbre commence à vieillir, on peut lui faire reprendre de nouvelles forces en coupant au mois de mars les