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en les ouvrant, de les trouver pleines de vers, qu’on prendrait pour autant de petites fourmis noires. Les œufs qui ne sont point éclos une demi-heure après doivent être rejetés, comme ceux qui ont la tête plate, ceux qui sont secs, ou comme brûlés, ou jaunes, bleu céleste et de couleur de chair. La bonne espèce a la couleur d’une montagne vue dans l’éloignement. L’auteur chinois conseille de peser d’abord la feuille qui contient les œufs nouvellement éclos, ensuite de la tenir penchée, et à demi renversée vers une autre feuille de papier parsemée de feuilles de mûrier qui doivent avoir été préparées de la manière indiquée précédemment. L’odeur des feuilles ne manque point d’attirer les petits vers affamés ; mais on doit aider avec une plume les plus paresseux à descendre, où en frappant doucement sur le dos du papier. Si l’on pèse ensuite la feuille à part, on connaîtra exactement le poids des vers. Cette connaissance est nécessaire pour supputer combien leur nourriture demandera de livres de feuilles, et quel sera le poids des coques, en supposant qu’il n’arrive point d’accident.

On a besoin d’une femme pour l’éducation de la couvée. Avant de prendre possession de cet office, elle doit s’être lavée et revêtue d’habits propres et qui n’aient aucune mauvaise odeur ; il faut qu’elle ait passé quelque temps sans manger, et surtout n’ait pas manié de chicorée sauvage, parce que l’odeur en est