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ensuite, lorsqu’ils redeviennent blancs, et que leur appétit commence à diminuer, il faut diminuer aussi leur nourriture : on doit la diminuer encore plus lorsqu’ils jaunissent ; enfin l’usage de la Chine est de ne leur rien donner lorsqu’ils sont devenus tout-à-fait jaunes ; ils doivent être traités de même à chaque mue.

Les vers mangent également la nuit et le jour : aussitôt qu’ils sont éclos, on doit leur donner à manger quarante-huit fois le premier jour, c’est-à-dire deux fois par heure ; trente fois le second jour, et les feuilles doivent être coupées moins menu. On continue cette diminution le troisième jour. Si la quantité de nourriture n’est pas proportionnée à leur faim, ils sont sujets à des échauffemens qui causent leur mort.

En les faisant souvent manger, on les fait croître plus vite, et c’est de là que dépend le principal profit des vers à soie : s’ils parviennent à leur maturité dans l’espace de vingt-cinq jours, une claie qui en est couverte, et dont le poids est d’un mas, c’est-à-dire un peu plus d’une dragme, produira vingt-cinq onces de soie ; mais, s’ils ont besoin de vingt-huit jours, ils ne donneront pas plus de vingt onces ; s’ils retardent jusqu’à la fin du mois, où jusqu’à quarante jours, on n’en tire que dix onces.

Le moment qu’il faut choisir pour les transporter dans la nouvelle loge où ils doivent filer, est lorsque leur couleur se change en un