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Page:La Journée amoureuse.djvu/54

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La Pe. de Lamballe.

J’attendois, moi, avec grande impatience, que ton époux fût sorti pour te venir voir.

Antoinette.

Tu savois donc que le cochon étoit chez moi… je n’ai, ma chere amie, jamais eu tant de peine à l’amener à mon but, même quand je voulois qu’il signât à mon profit des bons de trente mille francs… J’avois projeté de l’expédier avec force liqueurs spiritueuses ; mais le bougre étoit trop en colère ; il ne buvoit pas à ma fantaisie. J’ai recouru en conséquence aux singeries de l’amour : je lui ai prodigué des caresses : j’ai à la fin vaincu sa vilaine humeur. Il a désiré me foutre ; il a fallu encore y consentir malgré moi, puisque je voulois m’en débarrasser. Tandis qu’il farfouille mes appas, me prend le cul, je vais droit à son docteur, afin d’avancer la besogne. Mais, grand dieu ! vous m’êtes témoin que le viédase ne bandoit point, et que je fis tout au monde pour