Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/129

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sœurs et le vieux père de Salomée la verront s’éloigner pour un aventureux exil.

Et Rixa, pensive, pleurera en voyant madame de Nilof donner sa dernière bénédiction à son fils Alexandre.

L’on ne recommence pas la vie. Le vicomte de Chaumont-Meillant, autrefois si déterminé à partager toutes les fortunes, bonnes ou mauvaises, du comte Béniowski, eût été au désespoir de partir avec lui pour Madagascar. Son rôle actif était achevé ; – il le croyait du moins. – Son cœur ne s’était point refroidi ; mais l’amour conjugal y tenait désormais la première place.

On s’embrassa fraternellement, on se jura une amitié éternelle. Aphanasie, défaillante, dut être soutenue par sa mère et son époux. La voiture qui emportait Béniowski, Salomée et Wenceslas disparut dans des nuages de poussière.

Là, comme leurs maîtres, se séparèrent aussi les serviteurs. Chat-de-Mer et Petrova la Kamchadale restèrent en France avec madame de Nilof, le vicomte et la vicomtesse de Chaumont-Meillant. Vasili et sa sœur Barbe accompagnaient Béniowski et sa famille.

Quant au chevalier Vincent du Capricorne, il avait déjà pris les devants avec une troupe nombreuse.