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XVII

ROI DES ROIS DE MADAGASCAR.


L’habitation où s’était retiré Béniowski appartenait à l’un des rares colons français qui se fussent établis à Madagascar, malgré les défenses réitérées de M. de Ternay, gouverneur de l’Île-de-France. Elle était agréablement située sur une colline près de la Tingballe, où l’Aphanasie se balançait encore à l’ancre.

Le Coureur et le Desforges, achetés aux frais du gouvernement français, avaient suivi la frégate la Consolante.

Béniowski se fit céder un pavillon qui prit le nom de Wenceslas, et qui, comparé aux maisons des naturels, était un véritable palais. – Les Malgaches, en effet, n’habitent guère que des cases, composées d’une forte charpente revêtue de feuilles de ravinala. Les murs en sont formés par un entrelacement de joncs et de palmes desséchées ; les portes et fenêtres ménagées dans une rainure où elles s’ajustent parfaitement, consistent en un cadre en bois rempli de feuillages tressés. Les naturels, manquant généralement de patience pour les travaux qui exigent du temps, se réunissent par centaines pour bâtir une seule case, et la construisent en très peu de jours.

Au milieu de l’une des deux pièces dont se compose une maison malgache est placé le salaza, châssis en gaulettes, espèce de grille carrée, élevée d’environ un mètre trente centimètres, sur lequel on fait boucaner la viande. Les meubles et ustensiles des cases les plus riches consistent simplement en un