Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et nous ferons valser M. Stéphanof au son de l’herravou !… mille cornemuses !…

Un kabar mystérieux auquel n’assistèrent que les chefs les plus discrets et les plus fidèles, fut tenu à peu de jours de là sur le plateau des monts Aurian, où Capricorne Ier, roi du midi, fixait sa résidence provisoire. De ce point central, il correspondait aisément avec Brise-Barrot, capitaine du poste de Saint-Augustin dans l’ouest, avec Franche-Corde, qui resta dans le fortin de Matatane, et avec les divers chefs malgaches de la côte méridionale.

Le commandant Frangon écrivait à l’Île-de-France :

« Les dispositions des naturels à notre égard se modifient favorablement de jour en jour. Je n’éprouve plus aucune des difficultés que j’avais le déplaisir de vous signaler dans mes précédents rapports. – J’ignore ce qui se passe à l’île Sainte-Marie, à Foule-Pointe et à Tamatave ; mais, il devient évident pour moi, qu’en se sentant affranchis du joug de l’aventurier Béniowski, les indigènes d’Anossi et des provinces limitrophes sont heureux de renouer avec les colonies françaises les relations commerciales qui font leur richesse. »

Capricorne Ier, qui s’était promis d’abord de traiter maître Jean de Paris avec une sévérité exemplaire lui fit annoncer sa grâce.

L’infortuné soldat, depuis quelques mois, vivait caché au fond des forêts, ne craignant pas moins les indigènes et les gens de Capricorne Ier, que les soldats de Stéphanof ou les bêtes féroces. – Nu, mourant de faim, pâle et maigre à faire plaisir, il en était réduit au regret de n’avoir pas épousé sa cousine et payse, quand on le retrouva.

— Tu es assez puni, mordious ! lui dit le clément Capricorne Ier, tu n’es pas sot, je te nomme ministre des relations chorégraphiques. Va prendre tes ordres de la reine…