Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/281

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de puissance à puissance avec le roi Louis XVI, il va expulser tous les Français jusqu’à ce qu’il ait été officiellement reconnu comme souverain de Madagascar.

Il y avait alors huit mois que Scipion-Marius Barkum dormait de son dernier sommeil.

Le commandant Frangon court aussitôt chez le gouverneur ; il sollicite instamment le commandement de l’expédition à diriger contre l’insigne bandit qui révolutionne encore la Grande-Île.

— Mon cher ami, répond le vicomte de Souillac, votre ardeur ne me surprend pas, mais elle me charme ; hâtez-vous d’organiser votre troupe et faites en sorte que nous en finissions décidément avec le dernier des flibustiers.

Au siège de la mission catholique, les impressions étaient fort différentes. Le père Alexis qui, le deuil dans le cœur, avait d’abord prié pour le repos de l’âme de l’infortuné Maurice-Auguste, en apprenant qu’il avait survécu et reconquis l’influence nécessaire pour servir la cause chrétienne, émut en sa faveur tous les catholiques. Il voulait embarquer et porter des paroles de paix au prétendu criminel dont il connaissait si bien les grands desseins et les sentiments pieux.

Mais chez le gouverneur les dispositions hostiles prédominaient au point que la permission de passer sur le navire monté par le commandant Frangon fut absolument refusée au père Alexis.

Stéphanof appareille à bort de la Pourvoyeuse, toujours commandée par le capitaine de vaisseau Du Breuil. Deux compagnies d’excellents soldats sont placées sous ses ordres, et le roi de Foule-Pointe, Hiavi, fournira près de trois mille guerriers.

— Le généreux Béniowski n’aurait-il donc survécu à la terrible nuit d’Antangara, aux agressions perfides des payens