Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/283

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Vohitz-Anghombes issus des Malais qui, à une époque reculée fort incertaine, se répandirent en Afrique, l’envahirent par l’Est, et s’établirent aussi à Madagascar ?

Quoi qu’il en soit, de sa Palmyre, construite sur le plateau le plus sain et le plus central de l’île, Béniowski fait partir chaque jour des estafettes, à la recherche du chevalier du Capricorne. – Cependant Hiavi arme ses tribus. Les partisans du roi des rois l’en avertissent ; la guerre est donc résolue, quoique le roi d’Anossi et sa troupe belliqueuse n’aient pas encore été retrouvés.

Béniowski a d’autre part envoyé divers messages au vicomte de Souillac, gouverneur de l’Ile-de-France ; il compte sur le concours et les témoignages du père Alexis ; il n’exprime que vœux de paix et de conversion à la foi catholique. Il ne descend des hauts plateaux, écrit-il, que pour protéger les missionnaires contre le roi de Foule-Pointe. Mais ses lettres furent constamment interceptées par le commandant Frangon, Stéphanof, qui partit sur la Pourvoyeuse.

Au moment où la frégate sortait de Port-Louis, la flûte le Maréchal-de-Castries, montée par le capitaine de frégate Kerléan, y entrait sous toutes voiles.

Une heure après, chose bizarre, ce dernier navire fendait de nouveau la mer, le cap dirigé sur Foule-Pointe ; mais la frégate, meilleure marcheuse, avait trois lieues d’avance.

Le Maréchal-de-Castries se couvrit de toile jusqu’à faire craquer tous ses mâts ; la Pourvoyeuse ne cessait de le distancer. Au point du jour suivant, elle n’était plus en vue.

Un vénérable prêtre et une femme tremblante priaient Dieu sur le pont du second navire pour que la fatale distance diminuât. Cette ardente prière, hélas ! ne devait pas être exaucée.

Lorsque la Pourvoyeuse mouilla devant Foule-Pointe, une sanglante mêlée avait lieu aux alentours…