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CONTES DROLATIQUES
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douce aux pauvres, sans grande volonté que celle de ne chagriner personne ; et tout le monde se découvrait sur son chemin, le dimanche, quand elle allait à la messe des pauvres gens, son livre d’heures sous le bras ; car la chapelle du château était fermée — et le château, lui-même, en ruines —
Tout le monde se découvrait sur son chemin.
le dernier seigneur de Cantezac n’ayant rapporté, de notre défaite en Espagne, que l’honneur, quand on ramena pieusement
La dépouille du dernier Sire de Cantezac.
sa dépouille au caveau de ses aïeux, attention pieuse de sa fille, mais à laquelle avaient passé les ressources dernières de la maison.

Belle et pauvre, très belle et très pauvre, bien que les hommes de ce temps-là fussent bien moins âprement intéressés que nos odieux contemporains, en la fleur virginale de sa vingtième année, damoiselle Izoline n’avait point encore trouvé de mari. Ce n’était pas d’ailleurs la faute du vieux baron des Engrumelles, habitant une seigneurie voisine, et qui bravement s’était proposé pour cet honneur.