Page:La Madelène - Le comte Gaston de Raousset-Boulbon, sa vie et ses aventures, 1859.djvu/146

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Le coup de main était manqué ; après deux jours de détention, les prisonniers furent relâchés, et M. de Raousset entra directement en relation avec M. Desmarais et le général Yanès, commandant la province.

Le 1er juillet, il lui fit demander une audience. Son Excellence l’accorda sur-le-champ, et une entrevue eut lieu le soir même à onze heures.

Les rapports faits à M. de Raousset lui avaient présenté le successeur du général Blanco comme pouvant être disposé à entrer dans ses vues. La réaction contre la dictature de Santa Anna commençait à devenir sérieuse. Dans l’État de Guerrero, le général Alvarez venait de faire une levée de boucliers. Le général Yanès pouvait en faire autant en Sonore. L’entretien dura deux heures ; à peine si, durant tout le temps de cette entrevue, il fut question des mines d’Arizona. Le général se montra fort aimable, mais aussi fort réservé. M. de Raousset fut autorisé sans difficulté à séjourner dans la ville.

Il alla loger chez un ancien ami, M. Pannetrat, riche négociant de la Nouvelle-Orléans.

La nouvelle de l’arrivée de M. de Raousset se répandit rapidement dans l’armée ; parmi les officiers mexicains, les uns le voyaient avec répugnance ; d’autres, au contraire, semblaient très-satisfaits. Il arriva que lorsque le comte traversait une rue ou une place publique, des officiers se levaient et le saluaient : un jour même qu’il passait devant le quartier général mexicain, le poste sortit et lui présenta les armes. Le bataillon français. très-démoralisé au moment de son arrivée, reprit toute son assurance.

Cependant les intérêts, qui déjà une première fois