Page:La Madelène - Le comte Gaston de Raousset-Boulbon, sa vie et ses aventures, 1859.djvu/150

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Le comte prit la parole :

« Mes amis, dit-il, j’ai fait mes preuves, je pense, et en conseillant la prudence, j’espère que personne ne se méprendra sur le sentiment auquel j’obéis. Oui, nous sommes menacés, oui, nous allons être attaqués, je n’en fais pas plus de doute que vous. Comme vous, je crois que nous avons tout à perdre à attendre, mais cependant, nous n’avons pas encore le droit de douter de la parole

    « En présence des faits sus mentionnés et des dangers qui peuvent nous menacer dans l’avenir, nous venons nous mettre sous la sauvegarde du pavillon national.

    « Nous vous prions donc, Monsieur le consul, pour prouver au gouvernement français qu’au milieu d’agressions de toute nature nous avons conservé intacte notre réputation proverbiale d’honneur et de loyauté, de certifier, par votre signature, la véracité des faits signalés dans le procès-verbal ci-dessus.

    » Au nom de l’équité, nous vous prions, nous vous requérons au besoin, de vous entendre avec nous et les autorités mexicaines, pour obtenir toutes les garanties que réclament les difficultés de notre position.

    » Le commandant du bataillon, L. Lebourgeois-Desmarais.
    Loiseau. Martincourt. S. Perret. Terral. E. Laval.
    A. Bazajou. E. de Fleury. Didier. F. Canton. A. Sueur.

    « P. S. — À l’heure même où nous vous adressons ce procès-verbal, nous apprenons que des bandes armées arrivent, nous ne savons sous quels ordres, et envahissent la ville. »

    Le vice-consul de France, sachant combien étaient vrais les faits articulés dans la pièce précédente, n’hésita pas à écrire au bas des quatre expéditions les lignes suivantes :

    « Je certifie que le bataillon français, depuis son arrivée, s’est montré fidèle aux traditions d’honneur et de loyauté, et qu’il ne s’est jamais rendu coupable jusqu’à ce jour d’aucune agression envers la population de Guaymas.

    » 12 juillet 1854.
    »Le vice-consul, Joseph Calvo. »