Aller au contenu

Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12

poſe ma carcaſſe, qui plus eſt avanture mon ame, & tout pour gagner honnêtement mon pain. Oui, Monſieur Maquerau, malgré vos railleries, je dis honnêtement mon pain, ou ma vie : Car je ne trompe perſonne, au contraire je paye ce que je reçois, & ne fais uſage que de ce qui m’appartient, ce que perſonne ne peut me diſputer. Et je crois, qu’il vaut mieux pour moi, & que je hazarde moins en gagnant ma vie avec mon — que de voler le bien d’autrui. Outre cela je ne ſouffre pas, que qui que ce ſoit ait à faire avec moi, à moins que je ne le veuille, & ne couche avec moi à moins que je ne l’aime ; je ne fixe aucun prix, mais je prens ce qu’on me donne volontairement, c’eſt pourquoi on ne peut proprement m’appeler P--ain, car celles qu’on nomme ainſi, font leur marché avant que d’entrer en beſogne, ce que je ne fais jamais : Et par conſequent voyant, que je vous maintiens tous, vous devés me reconnoitre pour votre chef, & me donner la préeminence ; car vous vivés tous du ſang, qui coule dans mes veines ; & ſi ma beauté n’attiroit pas les hom-