Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/22

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raiſonnés comme ſi je n’avois rien à faire, ni à pretendre ici, au lieu que vous auriés été obligés de mandier votre pain, il y a déja longtems, ſi je ne vous avois pas pris à mon ſervice. Et vous Mademoiſelle Minx, parceque vous êtes un peu jolie, vous commencés à devenir orgueilleuſe, ſans conſiderer, que ſi je ne vous avois pas preferée dans la ſituation, où vous êtes, vous auriés été obligée de laver les ecuelles, & de frotter les meubles & les appartemens ailleurs. N’eſt-ce pas moi qui vous ai achetté ces beaux habits, & qui vous ai mis dans le bel equipage, où vous êtes ? Helas vous étiés qu’une pûre novice dans l’art de pecher, jusqu’à ce que je vous euſſe donné de ſi belles Leçons, qui vous ont miſe en ſi beau chemin. Vous avés oublié, combien grande étoit d’abord votre modeſtie, & les peines, que je me ſuis données pour vous engager à laiſſer un Cavalier vous prendre dans le Tu quoque ; & maintenant que je vous ai inſtruite aſſés bien pour gagner votre vie, vous commencés à vouloir me mépriſer. Et vous M. Pimp. n’étiés vous pas un pauvre miſerable