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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/38

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peller vîte ſon Epouſe, & lui demanda, que ſignifioient ces préparatifs, & pour qui ce banquet étoit préparé ? La jeune Dame ſurpriſe & confonduë du retour ſi peu attendu de ſon mari, ne ſçavoit, que lui repondre. Mais reprenant un peu courage, elle lui dit auſſi bien qu’elle le pût, qu’elle étoit reſoluë de le ſurprendre, ayant appris qu’il avoit changé de ſentiment, & qu’il devoit revenir le même ſoir, croyant lui-même la ſurprendre à ſon tour. Son intention étoit de le bien regaler. Cette reponſe, auſſi plauſible qu’elle sembloit, lui parût entiérement fauſſe ; c’eſt pourquoi la prenant par l’epaule, avec un air colerique : Non, infidèle proſtituée, lui dit-il, une telle reponſe ne te peut excuſer ; je ne ſuis pas fait pour être trompé. J’ai vû ce paſſionné debauché ſe promener devant ma maiſon, pour lequel ce Feſtin étoit préparé ; & ſi j’avois eû ſeulement des armes, je lui auroit donné un autre regal que celui que tu lui avois deſigné. Mais puisque ta paſſion eſt ſi chaude, je m’en vais voir, ſi je ne pourrai pas la guerir. En diſant cela, il la traîna