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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/67

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pareille intelligence, qu’il ne ſavoit qu’en penſer : quelquefois il s’imaginoit, que c’étoit quelqu’artifice de quelqu’un, qui envioit ſon bonheur en jouiſſant d’une femme ſi vertueuſe, afin de mettre la diſcorde entr’eux ; mais étant renvoyé à une épreuve ſi facile, il ne put s’empecher de croire, qu’il y avoit quelque choſe de vrai en cela. Sur quoi il reſolut de ſuſpendre ſon jugement jusqu’à ce qu’il l’eût vû de ſes propres yeux. Après cela le même après-dinée il feignit d’avoir reçû une lettre, qui l’obligeoit d’aller à la rencontre d’un Cavalier le lendemain entre 4. & 5. heures du matin à Weſtminſter, pour arranger quelqu’affaire, & il promit à ſa femme de revenir à 9. heures : en même tems il fit apporter un habit magnifique & le reſte à proportion chés un de ſes amis, où il les mit le lendemain ; ce qui le deguiſa tellement en mieux, que ſon ami même eût de la peine à le reconnoître. Environ les 6. heures il demande une bonne verre de vin chaud dans une Taverne, d’où il pouvoit voir ſortir ſa femme de ſon logis ; auſſitôt qu’elle fût paſſée,