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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/82

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affectée ; mais à peine voulut-elle de l’aborder, tant elle fit la difficile & la précieuſe. Sur quoi la Maquerelle lui dit, que c’étoit un digne Cavalier, meritant bien, qu’elle l’aimât. „Quel retour puis-je attendre d’un homme, qui eſt déja marié ? reprit la malicieuſe impertinente. Auſſitôt qu’il aura contenté ſes deſirs, & m’aura enlevé ce que j’ai de plus précieux, & qui eſt la ſeule choſe, dont je puis me flater, je veux dire virginité & mon honneur, ils ſeront perdus pour moi avec ſon amitié, & il ne me reſtera plus qu’un triſte repentir.“ Ces expreſſions firent une ſi grande impreſſion ſur ſon eſprit, qu’il lui fit toutes les proteſtations poſſibles, pour lui perſuader, qu’il ne changeroit jamais, ſi elle vouloit ſeulement conſentir, qu’il devint ſon Galant, & qu’à l’égard de ſa femme, il ne pouvoit pas l’aimer, & que par conſequent il ne s’en ſoucioit point, & qu’ayant vû les charmes, qui brilloient d’une maniére ſi éclatante dans celle-ci, c’en étoit plus qu’aſſés pour lui être toujours conſtamment attaché : que ſi elle vouloit lui promettre de lui être auſſi fidèle, qu’il lui ſeroit lui-même, ce ſeroit tout le bonheur qu’il deſi-