Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86

Que le Ciel, ſi jamais je vogue ſur ce goufre,
Faſſe pleuvoir ſur moi le bitume & le ſoufre ;
Que l’infamant raſoir qui tondit Abaillard,
Me faſſe de l’Eunuque arborer l’étendart,
Si jamais enivré, fût-ce d’une pucelle,
Mon frocard étourdi ſaute dans ſa nacelle.
Tout viſage de femme à bon droit m’eſt ſuſpect ;
Quiconque a ſalivé, doit fuir à ſon aſpect.
Oui ! m’offrit-on le choix des onze mille Vierges,
Jamais leurs feux ſacrés n’allumeroient mes cierges :
Le jaloux Ottoman m’ouvrit-il ſon ſérail,
Quand j’y verrois à nud l’albâtre & le corail
Briller ſur ces beaux corps qu’embellit la nature,
Mon Priape ſeroit un Priape en peinture.
Je dis plus ; quand le Ciel exprès de mon côté
Tireroit la plus rare plus ſaine beauté,
Dieu ſait ſi la chaleur de cette nouvelle Eve
Dans mon muſcle alongé feroit monter la ſéve.
Beau ſexe, c’en eſt fait, vos ébats ſéducteurs
Ne me porteront plus vos eſprits deſtructeurs ;
Je fuirai déſormais votre eſpéce gentille,