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on ne se cacha plus de moi. Je me trouvais d’autant plus malheureux, que je l’aimais encore. La jalousie avait donné des forces à mon amour.

Je ne pus supporter plus longtemps la vue d’un rival qu’on me préférait et je me séparai de cette Messaline, en maudissant son ingratitude et la haute folie que j’avais commise en l’accompagnant, tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre. J’ai su par le baron que j’ai rencontré depuis, qu’elle l’avait quitté au bout de huit jours, et que depuis elle lui avait donné sept à huit successeurs.

Voilà, mon ami, les détails que tu me demandais : je suis persuadé que tu les trouveras intéressants ; ils te font voir quelle est la conduite de ces femmes titrées dont l’opulence et l’orgueil écrasaient et traitaient avec insolence la modeste vertu bourgeoise, qu’elles regardaient comme fort au-dessous d’elles. Mon exemple t’apprend combien il est dangereux de trop se livrer à des amis perfides, et de ne pas mettre un frein à la fougue de sa passion.