Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D E L ’ A M Ë. tyj

fentiment qui nous la donne : 3°. de x manière dont la caufe produit le bruit , en ébranlant lair qui vient frapper nos oreilles. Mais cette connoiffance ne peut s’acquérir que par les rechercRes de leiprit ; & ce font les connoiffances de ce dernier genre , qu’on appelle perceptions intelleâudles , parce que la limple fenlhtion ne peut nous les donner par elle-même , & qu’il faut , pour les avoir , fe replier fur elle , & l’examiner. Ces perceptions ne fe découvrent donc qu’à l’aide des fenfaripns attentivement recherchées ; car lorfque je vois un quarre, je n’y apperçois rien au premier coup d’œil que ce qui frappe les animaux même ; tandis qu’un géomètre qui applique tout fon génie à découvrir les propriétés de cette figure , reçoit de l’im.nrefïion que ce quarré fait fur lés fens une infinité de perceptions intellectuelles , qui échappent pour toujours à ceux qui , bornés à la fenfation de l’objei , ne voyent pas plus loin que leurs yeux. Concluons donc que cette opération de l’ame , li déliée , fi métaphylique , li rare dans la plupart des têtes, n’a d’autre fource que la faculté de fentir , mais de lentir en philofophe , ou d’une maaiere plus attentive Se plus étudiée.

H 2