Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/212

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1^6 Traité

jdépendent fi ciTentiellement , que fans elle , l’amc ne feroit jamais aucune de fts fondions. Enfin quelques phiîofophes ont penfé que Famé n’efl ni matière , ni corps , parce que confidérant la matière par abftradioii , ilsl’envifageoient douée feulement de propriétés pafîives & mécaniques ; & ils ne regardoient aulli le corps que comme revêtu de toutes les formes fenfibles , dont c^s mêmes propriétés peuvent rendre la matière fufceptible. Or, comme ce font les phiîofophes qui ont fixé la fignification des termes , & que la foi , pour fe faire entendre aux hommes , a dû fe lervir nécet fairement du langage même des homm^es ; delà vient que c’eft peut- erre en cefensdont on a abufé, que la foi a diliingué lame, & de la matière, & du corps qu’elle habite : & far ce que les anciens métaphyliciens avoient prouvé que l’ame efl : une fubliance aétive & : fenfible , & que toute fubihnce efl par foi-même impériflable , delà ne femble-t-il pas naturel que la foi ait prononcé en confequence que l’ame étoit immortelle ?

Voilà comm.e on peut accorder , félon moi , la révélation «Se la philofophie , quoique celle-ci finiife ou l’autre commence. C’elHux feules lumières de la foi à fixer nos idées fur l’inexplicable origine du mal ; c’eft à elle à nous développer le julle & l’injulle , à nous faire ccnnoître la nature de la liberté , & roi s les feccurs furnaturels qui eu