Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/221

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figure de toute autre , i l’organe dioptriqiie a l’arrangement interne néceffaire à la vîfion. Ccft ainiî qu’il eft aulli inippUible aux doigts d’un très-habile anatomifte de ne pas reconnoître^les yeux fermes , tous les os du corps humain , de les emboîter enfemble , & d’en faire un fquelette , qu’à un parfait mulicien de ne pas refftrrrer fa glotte , au point précis peur prendre le vrai ton qu’on lui demmde. Les idées reçues par les veux fe retrouvent en touchaiit , & : celles du tad , en voyanr.

D’ailleurs en (icÀi prévenu pour ce qui avoit été décidé avant cette opération , par Locke , pag. 97. 98. fur le problème dy (avant Molineux ; c’elt pourquoi j’ofe mettre en fait de deux chofes l’une ; ou on n’a pas donné le temps à l’organe dioptrique ébranlé , de fe remettre dans fon alfiette naturelle- ; ou a force de tourmenter le nouveau voyant , on lui a fait dire ce qu’on étoit bien aife qu’il dit. Car on a , pour appuyer l’erreur, plus dadrcffe , que pour découvrir la vérité. Ces habiles théologiens qui interrogèrent le fourd de Chartres , s’attcndoient à trouver dans la nature de l’homme des jugemeiiS antérieurs à la première fenfation. Mais dieu qui ne fait rien d’inutile , ne nous a donné aucune idée primitive , même , comme on l’a dit tant de fois , de fes propres attributs ; & pour revenir à l’aveugle de Chefelden , ces jugemens lui