Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D E L ’ A M E. 2.13

qu’un air muet , ou peu fonore, qui en ftrmant, ou en ouvrant les conduits, fort fucceffivement , ou tout-k-coup.

Lorlque le difciple fait prononcer feparémcnt chaque lettre de l’alphabet , il faut qu’il s’accoutume à prononcer , la bouche fort ouverte , les confoancs & les demi-voyeiles , pour que les lèvres & les dents ne l’empêchent pas de voir dans le miroir les mouvemens de la langue. Eu fuite il doit peu-à-peu s’exercer à les prononcer à toutes fortes d’ouvertures : & lorfqu’enfîn on a acquis cette faculté, on prend deux ou trois lettres qu’on tâche de prononcer de fuite, ou fans interruptioir, fuivant Thabilité qu’on a déjà. L’écolier ayant fait ces progrès , lit une ligne d’un livre & répète par cœur les mêmes mors., après que le maître , qu’il examine attentivement , les a prononcés. D’un coup d’œil par ce moyen , il imite feul les fons qu’il lit, comme s’il les entendoit , parce que l’idée lui en eli récente & bien gravée.

Amman remarque que c’^eft à-peu-près par le même diamètre de l’ouverture de la bouche qu’on prononce o,u,e,i,o,e,u,e :m,n,ng,p,t,k : ch, k. Toutes ces lettres forre.it du fend du gofier. Air.fi elles font fort difficiles à dillinguer par un fourd. Aufii prononce-r-il mal , jufvqu’à ce qu’il ait appris beaucoup de ir^ots : mais enfin il elt j