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produire tous les divers phénomènes qui frappent nos fens ?

Mais les parties de cette fabflance qui reçoivent des formes, ne peuvent pas elles-mêmes fe les donner ; ce font toujours d’autres parties de cette même fubllance déjà revêtue Me formes , qui les leur procurent. Ainli c’cft de l’aflion de ces parties , preffecs les- unes par les autres , que naiffent les formes par Icfquellesla formée motrice àts corps devient effèdivement aclive.

C’efl : au froid & au chaud qu en doit , à mon avis, réduire , comme ont fait les anciens, les formes productives des autres forrr.es ; parce qu’en eifet , c’efl par ces deux qualités avives générales , que font vraifemblablement produits tous les corps fublunaires.

Defcartes, génie fait pour fe frayer de nouvelles toutes & s égarer , a prétendu avec quelques autres philofophes, que dieu étoit la feule caufe efficiente du mouvem.ent, & qu’il l’imprimoit à chaque inftant dans tous les corps. Mais ce fentiment n’eil qu’une hypothefe, qu’il a tâché d’ajuiter aux lumières de la fui ; & alors ce n’eft plus parler en philofophe , ni à des philofophes , lur-tout à ceux qu’on ne peut convaincre que par la force de l’évidence.

Les fcholadiques chrétiens des der-iers fieclc-s ©ut bien fenri fimportance de cette fimple refie-