Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/245

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ÉPITRE

À MLLE. A. C. P.


Mademoiselle,

Rien n’est plus flatteur pour moi, que la bonté que vous me faites, en me demandant un récit fidèle de la machine, qui a paru dans nos jours, J’exécute vos ordres d’autant plus vîtement, quç je compte fiirement fur votre approbation ; motif pour moi, qui charme & qui l’emporte fur tous les attraits poffibles.

J’entre donc en matière, ma chère, & je vous dis, que la machine que vous admirez, cette machine fans ame, cette matière organifée, a enfin terraffé & mis à la Baftille Pluton.

Toujours mobile, elle roula jufqu’à fe caflêr enfin le cou. Elle chercha à remporter fur les machines vulgaires par son caquet, par fes manœuvres, par fa médifance, & par l’effort de compofer des livres. Elle alla même jufqu’à faire des réflexions férieufes fur la félicité : « Mais l’ignorance commença par l’avilir & finit par la détruire ».